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La géographie sert à tout, même à continuer d'affirmer que la Slovénie est dans les Balkans, et cela au mépris de la plus élémentaire... géographie. Est ce à dire que les géographes sont des idéologues masqués, ou plus grave incapables de lire une carte !!!! Prenez par exemple " l'état du monde 2000 ", publié par "la découverte" en 1999, vous trouverez la Slovénie dans les pays balkaniques avec l'Albanie. Certes ce livre n'est pas à proprement parler un livre de géographie, mais il prétend dresser un état du monde.
Quoiqu'il en soit, voila comment en 1872 E. Cortambert présentait, lui, ce qui se rapproche le plus de la Slovénie actuelle : " Le duché de Carniole, en allemand Krain, renferme la partie centrale de l'Illyrie. Les Alpes Carniques et Juliennes le traversant. La Save en est la principale rivière. Il y a de belles vallées, et beaucoup de curiosités naturelles ; entre autres, des cavernes trés remarquables et des abîmes où se perdent les rivières : il y règne un climat trés favorable aux productions méridionales. La capitale est Laibach, sur la Save, avec 18000 âmes. On remarque dans le même pays : Idria, célèbre par ses riches mines de mercure, et prés de laquelle on trouve le curieux lac intermittent de Zirknitz ; Adelsberg, qui a des cavernes fameuses par leur étendue et leurs stalactites. (1) Cette analyse délicieusement désuète et tout compte fait plus " géographique " que pas mal d'autres plus récentes... Deux fois plus petite que la région Rhône-alpes, deux fois moins peuplée aussi (20256 km contre 43698km et 2 millions d'habitants contre presque 6000000) la Slovénie est dans la catégorie des petits pays de notre continent, avec la Slovaquie, ou la Suisse. La Slovénie est un pays " entre " : entre l'Europe de l'Ouest, et l'Europe centrale et orientale ; entre l'Europe alpine et danubienne et les balkans. Cette place dans la géographie européenne pourrait être un atout pour le futur, si les états de l'Europe du sud-est pouvaient trouver une stabilité garante d'une renaissance économique. Pour le moment la seule transition observable, ce sont les paysages qui nous la donnent à voir. Leurs organisations sont assez simples : en partant des Alpes Juliennes, les paysages s'orientent dans trois directions : vers la plaine Panonienne, vers les chaînes Dinariques, et vers le littoral méditerranéen. Le littoral slovène, long de 47 km, et son arrière pays Primorje donne une petite touche méditerranéenne à un pays où la montagne a imprimé son aspect au paysage et s'est imposée comme genre de vie à ses habitants. Une petite côte rocheuse qui de Koper, en passant par Isola et Piran, se termine dans les marais salants de l'embouchure du fleuve Dragonia. Koper est le grand débouché maritime de la Slovénie, relié par chemin de fer au reste du pays. Le tourisme, la proximité avec Trst/Trieste donne à ce petit coin de Méditerranée, toute sa valeur pour l'ensemble slovène d'autant que les liaisons routières avec la capitale, et Maribor s'améliorent. L'autoroute de Koper à Ljubjana quand elle sera terminée, formera un axe essentiel de la Slovénie, voire de l'Europe médiane. Ce petit littoral est très venitien dans l'architecture de ses villes et villages ; l'agriculture que l'on y trouve est comme toutes les agricultures méditerranéennes. La vigne, par exemple, est une des caractéristiques des lieux.
Les montagnes Dinariques, ou Karst, sont un plateau calcaire du trias. Espaces arides, troués comme une passoire par des avens et des dolines. Les rivières s'y perdent pour réapparaître en source vauclusienne. Région de Polje et de dolina (vallée), spectaculaire autour de Trst/Trieste qui s'enfonce ensuite en direction de la Croatie. Dans des petits bassins d'effondrement qui retiennent l'humidité on trouve de petites " oasis " bien cultivées.
Les alpes juliennes et le karavanken donnent à la Slovénie ses paysages les plus spectaculaires. Des murailles essentiellement calcaires, les sommets des Alpes juliennes sont parfois entaillées par des cirques et des auges glacières. Le Triglav, symbole de la Slovénie, domine le pays de ses 2864m. Il est le centre depuis 1981, d'un parc national ; on le trouve au bout d'une vallée profonde (Trenta), quand on arrive d'Italie par Bovec, vallée qui offre des phénomènes karstiques spectaculaires, bouleversés par la glaciation. Le fleuve Soca y prend sa source. Assurément le cœur mythique de la Slovénie.
A l'Est de la vallée de la Save, barrière naturelle avec l'Autriche, la chaîne des karavanken, se dégrade en s'élargissant en une zone de moyennes montagnes et de bassins d'éffondrement. Le plus important et celui de Ljubljana (280000 habitants). La ville doit sa relative importance dans les villes d'Europe, à son positionnement, entre la plaine du Danube, Trst, et l'Autriche au nord. Colonie romaine, entrepôt de grains venant de Slavonie par la Save, le train qui y arrive en 1849 bouleverse l'économie locale et fait augmenter la population. Centre politique, intellectuel de la Slovénie, la ville ne peut que profiter du développement des échanges dans la nouvelle Europe.
A l'est de Ljubljana, les préalpes- Dolenjska- traversées par la Krka. Novo Mesto, à la frontière de la Croatie, capitale de l'automobile Slovène. (Renault). Région de vignobles, avec une courte route des vins qui se termine par la Bela Krajina. Au nord est de la capitale, Maribor, deuxième ville du pays (110000 habitants), ville qui bénéficie de sa proximité avec l'Autriche, la Hongrie, la Croatie, au centre d'un riche bassin agricole. Et enfin le Prekmurje, le début de la plaine de Panonie, des paysages très " est européen " où vit la minorité Hungarophone du pays.
Je n'insisterai pas sur la gamme climatique slovène, vous découvrirez un jour les contrastes entre le littoral et le karst, les hivers rudes et la " bora " vent glacial. Mais sachez que ce climat n'empêche pas une polyculture vivace en Slovénie. Avec 2 millions d'habitants, la Slovénie ne dépasse guerre la ville de Lyon. Les Slovènes forment plus de 90% du total. La population a quasi doublée en un siècle (1 101 854 en 1857), et cela malgré les vicissitudes de l'histoire. Les minorités allemandes (depuis le XIII° siècle), italiennes (depuis toujours sur le littoral), hongroises, donnent à la Slovénie un aspect multiethnique, qui ne pose pas de problèmes dans cette société démocratique. Le dynamisme démographique slovène est dans la norme (basse) des pays développés d'Europe, mais un taux de mortalité encore trop haut explique des prospections chiffrées de la population en baisse dans le futur (1 966 000). Les Slovènes vieillissent, comme tous les peuples de l'Europe riche.
L'économie slovène est basée sur une main d'œuvre bien formée, mais les aléa de la transition vers une économie de marché a fait du chômage une des grandes préoccupations du pays (14,6% de la population active). Ce qui est tout de même le plus bas taux de chômage de l'espace ex-yougoslave. L'agriculture, tout comme ailleurs dans l'Europe développée, est une activité secondaire. Elle emploie - de 10% de la population active. Polyculture (blé, maïs, etc), élevage, vigne, forêts grande richesse nationale, voilà les principales productions, transformées par un important secteur agroalimentaire. La privatisation des terres fait apparaître de lourds contentieux, en particulier avec l'Eglise... !
Le secteur secondaire (l'industrie) profite d'une vieille tradition industrielle qui remonte au moyen age ( industrie minière). Le secteur métallurgique domine. La " houille blanche " a été l'énergie qui invente la métallurgie alpine, ici aussi(aujourd'hui, 75% de l'énergie et d'origine nucléaire). Cette industrie est présente dans toutes les villes (acier, métaux non ferreux, aluminium, etc), enfin dérivée de ce type d'activité : l'implantation de Renault à Novo Mesto. A ce secteur traditionnel (parfois en crise)s'ajoutent des entreprises de décolletage plus modernes, et mieux à même de résister à une éventuelle intégration à l'union européenne. Reste l'artisanat, trés présent économiquement, car il a le plus profité des privatisations à la fin du communisme.
Le développement du secteur tertiaire, depuis la fin du " socialisme " est spectaculaire : secteur bancaire, activités commerciales diverses, tourisme (espérons le maitrisé pour longtemps !), start-up, c'est une nouvelle Slovénie qui apparaît depuis 10 ans. Certes tout cela dépendra, de l'amélioration des connexions avec toutes les parties de l'Europe (réseau autoroutier, chemin de fer dont 40% est déjà électrifié, liaison aérienne), tout cela dépendra aussi des relations avec l'union européenne (qui représente déjà plus de 60% des importations et des exportations slovènes). Cela est une affaire qui dépend du peuple slovène.